Fédération européenne des journalistes

Liberté pour Florence Hartmann


Mise à jour (29/03/2016):

Florence Hartmann a bénéficié, ce mardi 29 mars, d’une libération anticipée après avoir passé cinq jours en détention aux Pays-Bas.

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La Fédération Européenne des Journalistes se joint à son affilié français, le Syndicat National des Journalistes (SNJ), pour exiger la libération immédiate de Florence Hartmann, ancienne correspondante du journal “Le Monde” dans les Balkans et ex-porte-parole du parquet au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).

Depuis quatre jours, Florence Hartmann est détenue dans l’aile réservée aux criminels de guerre condamnés par le TPIY, à la prison de Scheveningen, aux Pays-Bas. Elle a été arrêtée sans ménagement, le jeudi 24 mars, à La Haye, par les gardes du TPIY aidés de la police néerlandaise, alors qu’elle était venue assister au jugement prononcé contre l’ancien chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic.

Florence Hartmann avait été condamnée pour outrage à la cour en 2009. Son tort : avoir publié en 2007, dans son livre “Paix et Châtiment”, le contenu de deux décisions confidentielles, montrant que le tribunal avait abusivement conservé sous le sceau du secret des documents remis par Belgrade, dans le procès de Slobodan Milosevic. Ces décisions auraient permis, selon Florence Hartmann, de prouver l’implication de l’État serbe dans le génocide de Srebrenica.

La FEJ estime que sa détention en isolement et que la peine de prison qui lui a été infligée sont totalement disproportionnées. La FEJ s’associe aux demandes de libération immédiate formulée notamment par le SNJ et par la direction du journal “Le Monde”, qui évoque “une détention scandaleuse”.

“Le TPIY se couvre de ridicule et nuit gravement à l’image de la Justice internationale, réagit le Secrétaire général de la FEJ, Ricardo Gutiérrez. Son rôle est de poursuivre les criminels de guerre, pas d’intimider les lanceurs d’alerte qui agissent dans l’intérêt de la société civile”.

(Crédit photo: Robin van Lonkhuijsen / ANP / AFP)