Fédération européenne des journalistes

Protection des sources: le journaliste Edouard Perrin débouté contre PwC dans l’affaire LuxLeaks


Le mardi 6 février 2018, le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Metz a rejeté la demande de rétractation, entreprise par le journaliste Edouard Perrin, de l’ordonnance qui avait permis à PriceWaterhouseCoopers (PWC) de saisir les correspondances de Raphaël Halet, lanceur d’alerte et source du journaliste dans l’affaire LuxLeaks. Edouard Perrin à annoncer son intention de faire appel de cette décision.

Le Tribunal a estimé que l’ordonnance datant du 27 novembre 2014 n’avait pas été rendue “en vue de révéler que Raphaël Halet était la source du journaliste Edouard Perrin” mais que “seules les considérations de détentions illégales d’un certain nombre d’informations non encore divulguées (étaient) au coeur de l’ordonnance.”

Edouard Perrin avait entrepris cette action en justice pour dénoncer la violation du secret des sources par le cabinet PwC lorsque celui-ci avait demandé la saisie de la correspondance entre le journaliste et le lanceur d’alerte. Le Procureur de la République en était d’ailleurs arrivé aux mêmes conclusions lorsqu’il s’était porté partie intervenante durant le procès.

Selon le collectif “Informer n’est pas un délit”, dont Edouard Perrin est le président, le Président du TGI a retenu la plupart des arguments présentés par PwC. Il s’est également appuyé sur la condamnation de Raphaël Halet par la cour de cassation Luxembourgeoise et le fait qu’elle ne lui ait pas accordé le statut de lanceur d’alerte. Enfin, le Tribunal n’a pas accordé à Edouard Perrin de légitimité à porter ce recours, estimant qu’il ne bénéficiait en rien d’une “quelconque habilitation à défendre l’intérêt général ou l’intérêt général des journalistes”.

Pourtant, le secrétaire général de la FEJ, Ricardo Gutiérrez, avait attesté le 9 janvier 2018, dans une lettre au Tribunal de Grande Instance de Metz, de la qualité incontestable du journaliste Edouard Perrin et de son engagement constant à défendre les droits des journalistes et leur devoir déontologique de protection des sources. La FEJ continuera de lui apporter son soutien pour la suite de la procédure judiciaire.

Crédit photo : Aurore Belot / AFP