Fédération européenne des journalistes

Une étude de la FEJ révèle les conditions de travail difficiles des journalistes en ligne


Comment les journalistes des médias numériques travaillent-ils? Les contrats, les salaires diffèrent-ils? Quelle est leur satisfaction professionnelle? La Fédération européenne des journalistes (FEJ) a mené une enquête afin d’obtenir des informations sur les conditions de travail des journalistes des médias numériques et de protéger leurs intérêts au sein des associations et syndicats membres. Cette étude menée à l’échelle européenne révèle des conditions de travail difficiles. Parmi les 231 répondants, plus de la moitié ne disposent pas d’un contrat salarié, 62% effectuent des heures supplémentaires. Ils sont néanmoins 45% à s’estimer satisfaits de leur emploi (22% neutres et 33% insatisfaits).

Jeudi dernier, la FEJ réunissait son Groupe d’Experts sur les Médias Numériques (EGDM). Les intervenants ont discuté des résultats de l’enquête lancée deux mois plus tôt “Comment font les journalistes en ligne européens travaillent?”. Ci-dessous, les principaux résultats.

1) Profil des participants

A. Dans quels pays travaillent-ils? 

198 journalistes ont répondu. Les 33 premiers participants n’ont pas reçu cette question.

Countries

 

 

 

 

 

 

 

 

Aucun participant ne provient des pays membres suivants, où la FEJ compte des organisations membres : Azerbaïdjan, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Chypre, République Tchèque, Estonie, Géorgie, Islande, Lettonie, Luxembourg, Monténégro, Pologne, Russie, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Suisse, Turquie et Ukraine.

B. Genre & Age

57 % des participants sont des hommes, 43% sont des femmes. 60% des journalistes interrogés ont entre 26 et 45 ans. Seuls 5% des intervenants sont plus jeunes (entre 18-25 ans).

Sexe et qge

 

 

 

 

 

 

 

C. Quel est leur statut professionnel? 

47% des participants ont un statut d’employé, 33 % travaillent en tant que “freelance”, 10% sont indépendants, 6% sont de faux-indépendants. 4% des intervenants disent travailler dans d’autres conditions.

employment status

 

 

 

 

 

 

 

D. Travaillent-ils uniquement en ligne ou travaillent-ils pour des supports traditionnels et numériques? 

63% des journalistes interrogés travaillent tant pour les médias traditionnels que pour les médias numériques. Parmi eux, 44% estiment consacrer un plus long temps de travail aux médias traditionnels, 22% consacrent un temps égal à chaque support et 34% disent consacrer un plus long temps de travail aux médias numériques.

2) Activité professionnelle

E. Premières sources d’information & productions journalistiques 

64% des journalistes interrogés considèrent les sources numériques comme leur première source d’information. Ensuite viennent les réseaux sociaux (56%), les dépêches d’agence (53%), les moteurs de recherche (45%). 31% des participants ont mentionné utiliser d'”autres” sources d’information.

Près de la moitié des participants (46%) disent produire du contenu sur Facebook. 41% disent prendre des photographies, 40% disent poster du contenu sur Twitter et sur des blogs. 52% des intervenants indiquent créer du contenu à destination d’autres types de format.

Pri;qry sources

3) Conditions de travail

F. Formation

La majorité des journalistes sondés (près de 70%) ont reçu une formation. Les travailleurs qui n’ont pas reçu de formation ont exprimé leur intérêt pour des formations sur le cross média, l’édition numérique, le datajournalisme, la gestion des réseaux, les nouvelles formes de management et de monétisation, les supports traditionnels, les droits d’auteur (question ouverte).

Training

 

 

 

 

 

 

 

 

 

G. Travail sédentaire ou actif 

22% des participants disent sortir du bureau tous les jours quand 16% indiquent ne jamais quitter leur lieu de travail. Le secteur semble couvrir différentes réalités professionnelles.

Hoz often

 

 

 

 

 

 

 

 

H. Temps de travail

La majorité des répondants travaillent entre 36 et 41 heures. 62% des intervenants ont indiqué dépasser l’horaire prévu par leur contrat de travail. Parmi eux, ils sont 37% à prester deux heures supplémentaires, 30% à prester entre 6 et 10 heures supplémentaires, 15% à prester entre 11 et 20 heures supplémentaires et 18% à prester 21 heures supplémentaire (ou plus!). 69% des répondants obtiennent une compensation (financière ou en termes de congé) pour les heures supplémentaires effectuées.

working time

I. Présence sur les réseaux sociaux

61% des journalistes interrogés indiquent qu’il leur est demandé, dans l’exercice de leur fonction, d’avoir une présence sur les réseaux sociaux. Parmi ceux-ci, 35% reçoivent des objectifs en termes :

  • d’audience (clicks, followers, etc.): 42%
  • de posts: 28%
  • de partage (re-tweet, etc.): 19%
  • autres: qualité, relations avec des personnes influentes, etc.

J. Satisfaction professionnelle

45% des journalistes interrogés s’estiment satisfaits ou très satisfaits de leur emploi. Un tiers d’entre eux s’estiment insatisfaits ou très insatisfaits de leur emploi.

satisfqction
No satis

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

4) Relations avec les associations professionnelles & les syndicats

K. 81% des répondants sont membres d’une association professionnelle et/ou d’un syndicat. Ce pourcentage élevé peut s’expliquer par le mode de diffiusion de l’étude (via les associations et syndicats membres de la FEJ). 54% des répondants considèrent que leur syndicat et/ou association prend les préoccupations des travailleurs des médias numériques en considération.

If not

48% des journalistes interrogés témoignent d’une représentation syndicale sur leur lieu de travail.

Afin de rendre cette étude plus représentative, le questionnaire en ligne reste ouvert. SVP partagez le sondage en ligne (disponible en français, anglais et allemand).