Fédération européenne des journalistes

Le Spectre radioélectrique doit préserver le pluralisme des médias


Plusieurs dirigeants d’entreprises de diffusion et d’infrastructures de réseau, ainsi que des représentants de syndicats de salariés et d’organisations professionnelles engagent les responsables politiques européens à définir une stratégie ambitieuse pour les secteurs de la culture et de la création. Le modèle audiovisuel et radio européen est un atout majeur pour la  compétitivité européenne dans le domaine du numérique, la diversité culturelle et le pluralisme des médias.

Réunis ce jour dans l’enceinte du Parlement européen [1], les responsables de de l’AER, de l’APWPT, de BNE, de l’UER, de la FEJ et d’UNI MEI [2] ont appelé à l’élaboration d’une stratégie pour les secteurs de la culture et de la création fondée sur la croissance, l’innovation et l’emploi.

Présente à la conférence, la Fédération Européenne des Journalistes a insisté auprès des responsables politiques de l’Union Européenne pour qu’ils adoptent une vision holistique lors de l’attribution des fréquences radioélectriques afin de respecter l’ouverture et la pluralité du paysage médiatique européen et continuer à offrir aux citoyens européens des contenus de qualité.

Les participants ont exhorté les responsables européens à adopter une vision  et des engagements clairs en  la matière. Ce faisant, ils rappellent aux responsables politiques que ce secteur est l’un des plus importants en termes de chiffre d’affaires et d’emplois et constitue le principal atout concurrentiel de l’Europe sur la scène numérique mondiale.

La délégation a appelé les responsables politiques à tirer parti des spécificités du secteur, à la fois vecteur de croissance et élément essentiel de la construction européenne, notamment par la mise en place de politiques visant les objectifs suivants :

  • La prise en compte des modèles économiques, d’investissement et de financement, afin d’assurer un niveau durable de participation et d’investissement des entreprises dans la production, les infrastructures et l’innovation ;
  • La réaffirmation de l’importance des projets locaux et nationaux pour soutenir l’emploi, la diversité et la pluralité ;
  • La sanctuarisation du droit à l’accès à des ressources stratégiques telles que les fréquences pour les services qui font vivre les secteurs de la culture et de la création en Europe.

Sur la question des fréquences, la délégation, sensible à la pertinence du rapport Lamy, recommande une démarche politique globale tenant compte du rôle essentiel de la diffusion en clair, des PMSE[3] et de la Télévision Numérique Terrestre (TNT, le signal étant reçu par une antenne de télévision) et respectueuse de la capacité de l’Europe à continuer de produire des contenus de qualité exceptionnelle. La TNT et la radio restent les modes d’accès aux programmes privilégiés par les citoyens européens, et ce faisant, elles favorisent et financent la diversité culturelle et la pluralité des médias, particulièrement importantes en Europe.

Pour toutes ces raisons, la délégation appelle les décisionnaires européens à faire tout leur possible, en 2015, afin de :

  1. Positionner les secteurs de la culture et de la création au cœur des objectifs de la stratégie européenne du marché unique du numérique ;
  2. Encourager la  mise  en  place  de  nouveaux  investissements  et  soutenir  les  investissements existants afin d’améliorer la visibilité des employeurs, des salariés et du grand public et de poursuivre les innovations, car une démocratie forte s’appuie sur la pluralité et la diversité de contenus de qualité ;
  3. Statuer, s’agissant de ressources stratégiques telles que les fréquences, sur le fondement d’une étude approfondie de l’impact de telle ou telle décision sur la croissance et les emplois du secteur culturel et de la création, notamment pour convenir d’une position commune dans l’optique des négociations la politique du spectre radioélectrique (RSPP) au niveau européen et de la CMR/WRC au niveau mondial.

(Photo: AFP / KENZO TRIBOUILLARD)

 

[1] « The wider spectrum: Frequencies as a pillar of Europe’s industrial audiovisual strategy for the cultural and creative sector » – Parlement européen, 28 janvier 2014
[2] Association européenne des radios, Association of Professional Wireless Production Technologies, Broadcast Networks Europe, Union européenne de radio-Télévision, Fédération européenne des journalistes, UNI Global Union Media Entertainment International
[3] Services de réalisation de programmes et d’événements spéciaux

 

A propos des signataires:

L’Association européenne des radios en bref : L’Association européenne des radios (AER) est un organisme paneuropéen représentant les intérêts de plus de 4 500 stations de radio privées/commerciales dans les 27 pays de l’Union européenne et en Suisse. AER s’est fixé pour objectif principal le développement et l’amélioration d’un cadre adapté à l’activité radio commerciale privée. AER suit de très près les mesures prises par l’Union européenne dans le domaine des médias, des télécommunications et des transmissions radio privées, afin de contribuer aux débats, d’enrichir et de développer le secteur de la radio. www.aereurope.org
L’Association of Professional Wireless Production Technologies en bref : L’APWPT a pour mission de promouvoir, à l’échelle internationale, la mise à disposition et l’utilisation efficaces et adaptées à la demande de fréquences réservées à la production d’événements professionnels, mais également de veiller à ce que ces fréquences de production restent, à terme, réservées aux professionnels. www.apwpt.org
Broadcast Networks Europe en bref : BNE est une association professionnelle basée à Bruxelles et regroupant des opérateurs réseau de diffusion terrestre de radio et de télévision en Europe. Les 16 entreprises-membres de BNE opèrent dans 21 pays européens différents. Ces membres sont : Abertis (Espagne), Arqiva (Royaume- Uni), České Radiokomunikace (République tchèque), Digea (Grèce), Digita (Finlande), ETV (Serbie), Elettronica Industriale (Italie), Norkring (Norvège), OiV (Croatie), ORS (Autriche), Swisscom Broadcast (Suisse), Radiocom (Roumanie), RaiWay (Italie), RTENL (Irlande), TDF (France) et Teracom (Suède). De plus, des opérateurs réseau terrestres de Belgique, du Danemark, d’Allemagne, d’Estonie et de Monaco sont représentés par leur société mère (et membre de BNE) respective. www.broadcast-networks.eu
L’Union européenne de radio-télévision en bref : L’Union européenne de radio-télévision (UER) est la plus importante alliance au monde de médias de service public (télévision, radio, sites Internet). L’UER est composée de 73 membres actifs dans 56 pays, en Europe et au-delà. Notre organisation apporte une expertise technique visant à favoriser l’innovation et la coproduction dans le secteur des médias, dans toutes les catégories de programmes, et à promouvoir les valeurs des médias de service public. www.ebu.ch
La Fédération européenne des journalistes en bref : La Fédération européenne des journalistes (FEJ) est la plus grande organisation de journalistes en Europe, représentant plus de 320.000 journalistes à travers 60 organisations de journalistes dans 39 pays. La FEJ a été créée en 1994 pour défendre les droits sociaux et professionnels des journalistes qui travaillent dans tout type de média à travers l’Europe, par l’intermédiaire de syndicats et d’associations de journalistes dynamiques. www.europeanjournalists.org
L’UNI MEI en bref : L’UNI  MEI  représente  170  syndicats  et  associations  nationales  regroupant  plus  de 375 000 créateurs, techniciens et professionnels du secteur des médias, du divertissement et de l’art dans le monde. Pour les professionnels des médias et du divertissement et leurs syndicats affiliés à l’UNI MEI, l’Union européenne doit s’engager davantage en faveur de l’inclusion sociale et de la diversité culturelle. Les citoyens européens méritent une Union dotée d’une stratégie politique avancée qui s’appuie sur les personnes, garantit la solidarité, respecte et favorise leurs cultures et place l’emploi de qualité au cœur d’un véritable programme de croissance durable. http://www.uniglobalunion.org/