Fédération européenne des journalistes

Londres, la capitale mondiale des correspondants de presse


La Fédération européenne des journalistes (FEJ) a suivi au Press Club Brussels la présentation d’un nouveau livre intitulé Mapping Foreign Correspondance in Europe qui indique que Londres est la capitale mondiale de correspondants de presse étrangère. L’éditeur de l’ouvrage Georgios Terzis (VUB, ex-correspondant grec à Bruxelles) et ses co-auteurs ont effectué une recherche scientifique paneuropéenne pendant près de deux ans pour récolter des données exclusives sur les 6.600 journalistes travaillant comme correspondants de presse étrangère accrédités dans 27 pays européens (cette première édition ne comprend pas d’informations pour la Pologne et l’Italie).

D’après les résultats de cette nouvelle recherche, le pays qui accueille le plus grand nombre de correspondants étrangers est le Royaume-Uni (1.700), suivi par la France (945), la Belgique (931) et l’Allemagne (729). Il est surprenant qu’il n’y a que 258 correspondants étrangers en Espagne, un nombre relativement faible par rapport à la taille du pays. Au contraire, Chypre dispose d’un nombre relativement important de correspondants étrangers car le pays est utilisé comme une plaque tournante pour des médias qui suivent le Moyen-Orient. L’Allemagne a le plus grand nombre de correspondants étrangers basés dans différents pays en Europe (505), suivis par les Etats-Unis (450) et le Royaume-Uni (378).

Cette recherche scientifique démontre aussi que, contrairement aux articles publiés à ce sujet précedemment, le nombre de correspondants étrangers à Bruxelles et en Europe n’a pas massivement diminué mais a augmenté de manière régulière.

Selon M. Terzis, les correspondants étrangers à Bruxelles avaient dans le passé une prédisposition à contribuer au “projet européen”.”Aujourd’hui, les correspondants étrangers ne se voient plus comme les promoteurs de l’identité européenne”, a déclaré M. Terzis.

Terzis ajoute que “L’un des événements importants qui montre l’émergence d’une sphère publique européenne a été le vote de confiance au Parlement grec en 2011 a été diffusé en direct par la plupart des télévisions publiques européennes ou lorsque la crise bancaire de Chypre s’est produit ou que le budget du Royaume-Uni a été annoncé en mars 2013.”

Le métier de correspondants étrangers reste toujours dominé par les journalistes masculins expérimentés qui travaillent principalement pour la presse écrite. Toutefois, le statut social des correspondants étrangers a considérablement changé au fil du temps car leur statut passé de salariés à temps plein à celui de journalistes pigistes (freelances), de globe-trotters ils sont devenus des résidents semi-permanents, de l’usage d’expats à celui des journalistes nationaux, de correspondants permanents travaillant pour un seul média, ils travaillent aujourd’hui à la pige pour plusieurs plate-formes en ligne. Le livre montre aussi que la pression sur les correspondants étrangers n’a cessé d’augmenter car les journalistes sont aujourd’hui censés rapporter pour toutes les plateformes de médias 24/7 (24 heures par jour et 7 jours par semaine).

Peu de journalisme d’investigation
Les correspondants sont affectés par l’énorme flux de communiqués de presse produits par des groupes de pression, les institutions et les ONG. Cela a un impact important sur ​​le contenu et la qualité des informations produites. Gareth Harding, l’un des coauteurs de l’ouvrage, explique que “le journalisme d’investigation est de plus en plus difficile à faire car la plupart des correspondants étrangers ont peu de temps pour enquêter sur les questions européennes déjà fort complexes”.

Au Royaume-Uni et aux les États-Unis, l’ intérêt des médias pour les questions européennes est largement en baisse et cette tendance a un impact sur le nombre de correspondants. Il est important de souligner une croissance remarquée du nombre de correspondants en provenance des pays émergents BRIC (Brésil, Russie , Inde, Chine).

(Crédit photo : EB- MK/FEJ )