Que sera le journalisme en 2025?
Comment imaginez-vous le journalisme en 2025? Le public paiera-t-il pour recevoir de l’information? La presse papier aura-t-elle résisté? Le journalisme robotisé sera-t-il en plein essor? Une étude récente menée par le fond hollandais pour le journalisme (DJF) décrit quatre scénarios pour le futur du journalisme au Pays-Bas. Rendez-vous dans dix ans.
L’étude “What’s New(s)? Scenarios for the future of journalism” envisage quatre scénarios possibles pour le journalisme au Pays-Bas en 2025. Les tendances définies se basent sur des entretiens réalisés auprès de journalistes, de rédacteurs en chef, d’éditeurs, de philosophes, de scientifiques, d’experts en technologie de l’information et d’entrepreneurs du secteur médiatique ou d’autres secteurs.
Deux principales incertitudes ressortent des entretiens: l’évolution des technologies et la confiance du public. Ces deux incertitudes sont les deux axes qui orientent les quatre modèles imaginés.
- La sagesse du public
Il s’agit d’un monde dans lequel l’économie est dominée par les start-ups et les partenariats virtuels. Le gouvernement a principalement un rôle de facilitateur. Les grandes sociétés internationales telles qu’Apple, Fox et Facebook ont vu leur influence se réduire parce qu’elles ne respectaient pas la vie privée des utilisateurs. Une mentalité du « faire soi-même » s’est développée. Les informations ne sont plus achetées par les sociétés ou les médias mais directement par le public. Les journalistes sont principalement des collecteurs d’information, des superviseurs et des community-managers.
- La niche
Il s’agit d’un monde dans lequel une poignée de sociétés internationales déterminent l’agenda de la vie économique, sociale et politique. Les directeurs d’Ali Baba, d’Apple, de Rosneft et de Google sont plus puissants que de nombreux dirigeants politiques. Comme d’autres secteurs, l’information est commercialisée par l’intermédiaire de chaînes intégrées et semble atteindre le public à des moments stratégiques. La plupart des entreprises médiatiques traditionnelles n’ont pas survécu et celles qui subsistent essaient difficilement de rester indépendantes, dans l’indifférence de la majorité des consommateurs.
- Le comté
Il s’agit d’un monde à plus petite échelle focalisé sur l’autosuffisance et la prudence. Le gouvernement du bien-être a disparu. L’auto-promotion débridée de l’ère Facebook a cédé la place à une recherche continue des personnes partageant une même vision dans les différentes communautés. Suite à une expansion de la cybercriminalité et des violations du droit à la vie privée, un consensus se dégage autour de l’importance d’une plus grande prudence face à la technologie. La plupart des médias traditionnels n’ont pas survécu. Le paysage médiatique est désormais composé de médias à petite échelle, avec un intérêt local. Des sites communautaires mettent en ligne des informations produites par des citoyens et des journalistes professionnels. Parfois, ceux-ci ne sont que des caisses de résonances où les informations et les avis rebondissent, où les individus recherchent une confirmation de leur propre opinion.
- La sélection darwinienne
Il s’agit d’un monde dans lequel les institutions se réinventent et regagnent ainsi la confiance du public. Les entreprises médiatiques et les organismes gouvernementaux surprennent par leur capacité d’adaptation. Ils se montrent plus transparents et accessibles, le dialogue avec les groupes-cibles n’est plus lié à un seuil obligatoire. Le paysage journalistique a évolué: un certain nombre d’entreprises traditionnelles ont réussi à prendre leurs marques et à ralentir la baisse de leur audience, d’autres ont réagi trop lentement. La concurrence s’organise pacifiquement. Les entreprises médiatiques traditionnelles ont modifié leur structure et augmentent significativement leurs collaborations. Le public possède des exigences de qualité élevées et n’est pas fidèle à un seul média.
Et vous, comment imaginez-vous le journalisme en 2025? Un scénario particulier?
