Fédération européenne des journalistes

Vatican : deux journalistes italiens risquent 8 ans de prison


Deux journalistes italiens, Emiliano Fittipaldi et Gianluigi Nuzzi, risquent  jusqu’à huit ans de prison en cas de condamnation par le tribunal du Vatican. Ils sont jugés, depuis ce mardi 24 novembre, pour « vol et divulgation d’informations confidentielles », dans le cadre de la publication de deux livres révélant des actes de corruption et des détournements de dizaines de millions d’euros.

Les deux journalistes considèrent leur situation “kafkaïenne”. Ni eux, ni leurs avocats n’ont pu accéder au dossier du tribunal comprenant les détails des accusations portées à leur encontre avant les quelques heures précédant le procès. Gianluigi Nuzzi a discuté, pour la première fois, avec son avocat nommé par le tribunal du Vatican lundi matin. Ils ont été inculpés vendredi.

La décision du Saint-Siège de poursuivre des journalistes peut avoir un effet dissuasif sur d’autres journalistes et créer des tensions entre le Vatican et l’Italie.

Les journalistes doivent être libres d’investiguer les questions d’intérêt public et de protéger leurs sources“, a déclaré la Représentant de l’OSCE pour la liberté des médias, Dunja Mijatovic. “Je demande aux autorités de ne pas procéder à des poursuites et de protéger les droits des journalistes, conformément aux engagements de l’OSCE“, dit-elle.

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) appelle également le Vatican à abandonner les poursuites à l’encontre des deux journalistes.

La Fédération européenne des journalistes (FEJ) estime, elle aussi, que «les journalistes doivent être libres d’enquêter sur l’utilisation de l’argent public. La protection de leurs sources fait également partie de leurs obligations déontologiques. Au lieu de mettre en cause les messagers, les autorités du Saint-Siège devraient enquêter davantage sur les allégations d’une mauvaise gestion de ses fonds. Le Vatican devrait abandonner les charges contre les journalistes et protéger le journalisme en tant que bien public “.

(Crédit Photo: Vicenzo Pinto/AFP)