Fédération européenne des journalistes

La presse suisse romande perd deux journaux


La presse suisse romande subit de plein fouet les conséquences du coronavirus. Deux hebdomadaires, Le Micro et le Régional, vont définitivement disparaitre à la fin du mois de mai. La FIJ et la FEJ se joignent aux syndicats de journalistes suisses, syndicom et impressum, pour demander aux autorités cantonales et fédérales d’accélérer les mesures d’urgence afin de sauver la presse écrite et le pluralisme des médias suisses.

L’épidémie de coronavirus et ses conséquences sur le marché de la publicité n’ont fait qu’affaiblir encore un peu plus un secteur de la presse en grande difficulté financière. La situation est particulièrement inquiétante en Suisse romande où, en l’espace d’un mois, deux journaux ont annoncé devoir mettre la clé sous la porte, et un troisième, lancer un plan de restructuration.

Le Régional, “victime d’un réveil tardif des pouvoirs politiques” selon les mots du journal, a déposé le bilan le 6 mai, laissant une vingtaine de professionnels sans emploi.

Quelques jours plus tard, le journal Micro, dont les principaux clients étaient les cafés, restaurants et autres lieux publics, faisait de même. Il paraîtra pour la dernière fois le 30 mai. Six personnes formaient le noyau dur de la rédaction et y consacraient l’essentiel de leur activité en collaboration avec une septantaine de professionnels des médias (journalistes, photographes, dessinateurs de presse…).

Un troisième magazine, L’Illustré, annonçait le 19 mai via son éditeur Ringier Axel-Springer avoir recours à une restructuration, qui aura pour conséquence la suppression de huit postes, soit un tiers de la rédaction, dont quatre licenciements.

Des mesures de soutien ont récemment été annoncées par le Conseil fédéral mais les syndicats de journalistes tirent la sonnette d’alarme : il faut agir et vite pour préserver la diversité des médias, essentielle au fonctionnement de la démocratie, avant qu’il ne soit trop tard.

“Les disparitions de titres de presse et les suppressions d’emplois de ces dernières semaines dans le secteur montrent l’urgence d’une aide plus importante via le paquet d’aides à la presse actuellement en discussion,” a déclaré syndicom. “Plus largement, c’est tout le modèle de financement de la presse qui doit être repensé afin de garantir des revenus au secteur très affaibli par la crise,” a ajouté impressum.

Les Fédérations expriment leur solidarité avec les professionnels concernés par les licenciements et demandent aux autorités suisses de soutenir le secteur à la hauteur des enjeux qu’il représente.