Fédération européenne des journalistes

France: syndicats de journalistes et employeurs dénoncent les violences policières

Crédit photo: Alain Jocard / AFP.

En France, la commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP), qui réunit les syndicats de journalistes et les employeurs du secteur des médias, a dénoncé, ce lundi 30 novembre, les violences policières contre les journalistes, mais aussi les violences contre les policiers. Lors de la marche des libertés, samedi, à Paris, au moins huit journalistes ont été la cible de violence policières.

Les trois affiliés de la Fédération Européenne des Journalistes en France, le SNJ, le SNJ-CGT et les Journalistes CFDT, siègent à la CCIJP, qui a diffusé un communiqué condamnant “toutes les violences”.

La commission rappelle les événements récents au cours desquels des journalistes de Brut et de France 3 à Paris, de Médiabask à Bayonne, notamment, ont été pris à partie ou agressés par des agents des forces de l’ordre.

Ils évoquent aussi l’agression du photographe indépendant syrien Ameer al Halbi (notre photo), collaborateur de l’AFP et de “Polka Magazine”, sauvagement matraqué par la police et hospitalisé pour blessures, alors qu’il couvrait samedi la Marche des Libertés à Paris. Clairement identifié comme journaliste, Ameer al Halbi a été frappé à coups de matraque au visage, lors d’une charge policière, non loin de la Bastille. Il est sorti de l’hôpital avec un nez cassé et des blessures à l’arcade sourcilière. La police a ouvert une enquête administrative interne.

La CCIJP dénonce “ces atteintes au droit à l’information, inacceptables dans notre démocratie”.

Les syndicats de journalistes ont répertorié sept autres case de journalistes victimes de violence policière, alors qu’ils étaient tous clairement identifiés comme journalistes, samedi, à la Bastille:

  • Remy Buisine (Brut) a été matraqué;
  • le photoreporter Tulyppe a également été matraqué et son appareil photo a été détruit;
  • Palice Jokowski a été frappé alors qu’il était à terre;
  • la photographe Hannah Nelson (Taranis News) a été visée par une grenade désencerclante;
  • la photographe Bsaz a aussi été visée par une grenade désencerclante et souffre d’hématomes;
  • la photographe Asling Giuliani a été frappée à terre et souffre d’hématomes et de douleurs au dos et au genou;
  • la photographe Tay Calenda a reçu un violent coup à la pommette pendant une charge policière.

La Fédération Européenne des Journalistes (FEJ) se joint à ses affiliés et à la CCIJP pour dénoncer toutes les violences. “Les violences policières systémiques contre les journalistes sont inadmissibles”, commente le secrétaire général de la FEJ, Ricardo Gutiérrez. “Et la violence gratuite contre les forces de l’ordre l’est tout autant. Les unes ne justifient en aucun cas les autres, mais il est temps que les autorités politiques françaises cessent d’alimenter la logique de confrontation entre journalistes et policiers. D’autres pays, comme les Pays-Bas, ont su développer des logiques de dialogue qui reconnaissent le rôle de chacun, sur le terrain, et qui améliorent la sécurité des journalistes dans des contextes de trouble de l’ordre public. Refuser de s’inspirer de ces modèles et continuer à promouvoir la loi sur la Sécurité Globale est juste irresponsable”.