Fédération européenne des journalistes

France: quatre journalistes visés par des tirs à balle réelle en Martinique

Credit: Loïc Venance/AFP

Quatre journalistes français qui couvraient les manifestations contre les mesures Covid-19 en Martinique ont été la cible de trois tirs à balle réelle. La Fédération européenne des journalistes (FEJ) s’est jointe à ses affiliés français (SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes) pour exprimer son soutien aux journalistes visés et condamner fermement une nouvelle attaque contre la liberté de la presse, qui doit faire l’objet d’une enquête rapide de la part des autorités françaises.

Dans la nuit du 25 au 26 novembre 2021, le photographe Loïc Venance de l’Agence France-Presse (AFP), les journalistes Maureen Lehoux et le cameraman Julien Taureau de BFMTV/RMC Sport et le journaliste Raphaël Lafargue d’Abaca Press filmaient et prenaient des photos d’un barrage en feu depuis une rue tranquille près du canal Levassor à Fort-de-France. La rue était alors déserte lorsque deux hommes à moto sont passés et ont commencé à tirer sur eux. Aucune balle ne les a touchés et ils ont réussi à fuir rapidement la scène grâce à leur véhicule qui était garé à proximité.

Les autorités de l’île antillaise de la Martinique ont ordonné un couvre-feu hier après que des manifestants ont pillé des magasins et brûlé des barricades dans le cadre des fortes protestations contre les mesures Covid-19 dans les territoires français d’outre-mer. Une grève générale a débuté il y a cinq jours, notamment contre la vaccination obligatoire des personnels de santé. On rapporte que sept policiers ont été blessés la nuit dernière à Fort-de-France.

Le secrétaire général de la FEJ, Ricardo Gutiérrez, a déclaré : “Les émeutes en Martinique sont le reflet d’une situation complexe, exacerbée par le virus et tout ce qu’il implique. Il est donc crucial que les journalistes puissent faire leur travail librement et en toute sécurité, afin d’informer au mieux le public et le reste du monde sur ce qui se passe là-bas. Nous leur apportons tout notre soutien. Nous avons saisi la Plateforme pour la protection des journalistes du Conseil de l’Europe.”