Belgique: journalistes agressés et insultés pendant des émeutes
Suite à la victoire du Maroc sur la Belgique lors d’un match de la Coupe du Monde de football, de violentes émeutes ont éclaté à Bruxelles, dimanche 27 novembre. Plusieurs journalistes qui tentaient de couvrir les affrontements ont été agressés et insultés. La Fédération européenne des journalistes (FEJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) se joignent à leurs affiliés, l’Association des journalistes professionnels (AJP) et la Vlaamse Vereniging van Journalisten (VVJ) pour dénoncer le comportement des émeutiers et demander une enquête immédiate sur les exactions commises contre les journalistes.
Aux alentours de 16h, le match opposant la Belgique et le Maroc s’est conclu par une victoire de ce dernier 2-0. De multiples policiers étaient déjà déployés dans les lieux stratégiques de la ville. Les célébrations n’ont pas attendu la fin du match pour commencer et n’ont fait qu’empirer tout au long de la soirée.
Afin de couvrir les émeutes, les rédactions des chaînes RTBF, RTL Info et VRT ont envoyé plusieurs journalistes sur place. Ces derniers ont été agressés et leurs équipements ont été endommagés.
Selon RTL Info, chaîne francophone, environ 200 émeutiers se sont attaqués à tout ce qu’ils pouvaient trouver dans le centre-ville de Bruxelles: voitures et mobilier urbain notamment. Les images filmées par l’équipe de la chaîne RTL Info les montrent pris pour cibles et fuyant les lieux pour ne pas être attaqués physiquement. Ils ont finalement trouvé refuge dans un commerce à proximité.
Les journalistes de la RTBF, chaîne publique francophone, ont eux aussi été pris pour cible par les émeutiers.
Un véhicule de la chaîne publique flamande VRT a également été attaqué.
A Anvers, deuxième ville du pays, un journaliste a également été empêché de rapporter les faits lors de son duplex dans le centre-ville.
Martine Simonis, Secrétaire générale de l’AJP a déclaré dans un tweet “L’AJP dénonce les violences contre plusieurs équipes de journalistes à Bruxelles ce jour et se joindra à toutes les actions judiciaires entreprises.”
L’AGJPB (qui réunit l’AJP et la VVJ) a tweeté en appelant à une tolérance zéro en ce qui concerne la sécurité des journalistes.
Le syndicat a annoncé qu’une “politique de gestion du “tac au tac” (lik-op-stukbeleid) était en cours” , c’est-à-dire, “un suivi rapide et une augmentation des sanctions contre les agressions envers les journalistes”.
Les Secrétaires généraux de la FIJ et de la FEJ, Anthony Bellanger et Ricardo Gutiérrez, ont déclaré:
“Les images des émeutes et violences contre le mobilier urbain qui ont débouché sur le saccage du centre-ville de Bruxelles suite au match de football sont affligeantes. Les agressions des journalistes venus rapporter ces images sont, elles, consternantes et touchent à la liberté de la presse. Nous condamnons ces agissements et soutenons les rédactions et leurs journalistes pour une réponse immédiate du service judiciaire.”
