Soutien aux journalistes de France 3 qui entament leur troisième semaine de grève
La commission audiovisuel (Broadcasting Expert Group, BREG) de la Fédération européenne des journalistes (FEJ), qui représente des experts des médias de service public de toute l’Europe, soutient avec conviction la grève des journalistes de France 3.
Depuis le 4 septembre, les salariés subissent une réforme absurde et menée à marche forcée, qui a supprimé les éditions nationales d’information et met en grande difficulté les éditions régionales.
Nos collègues des rédactions locales en France doivent produire beaucoup plus de contenus sans avoir accès à des ressources supplémentaires. Les effectifs sont déjà à la limite et il y a un manque de journalistes supplémentaires sur l’ensemble des programmes locaux. Les employés sont épuisés, surmenés et stressés. Déjà à flux tendu, ils n’ont pas les moyens d’absorber le surplus de travail que veut leur imposer la Direction.
La grève qui bloque ou dégrade la production et la diffusion de tous les journaux télévisés, de midi et du soir, et qui a déjà perturbé 200 de 230 journaux télévisés, est donc dirigée contre les plans irresponsables de la direction visant à comprimer le travail et la qualité du travail journalistique.
Un journalisme de qualité bien documenté, local et implanté, est le principal antidote à la désinformation et un pilier de la démocratie qui ne doit jamais être remis en question.
En tant que BREG, nous saluons la lutte menée par nos collègues en France et sommes solidaires avec eux. Les salariés et leurs syndicats, unis (CFDT, CGT, FO, SNJ et SUD), ne se battent pas seulement pour des conditions de travail acceptables, mais en particulier pour une vie démocratique informée dans le pays.
Le règlement européen pour la liberté de la presse et des médias (EMFA), toujours en discussion, doit contraindre les gouvernements européens de ne pas mettre en danger les médias de service public et leur garantir les moyens nécessaires pour exercer leur mission, fondamentale pour la démocratie et le pluralisme.
